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Témoignages 20 ans de L’ENVOL : « L’ENVOL a changé leur vie… »

Alizée Lefebvre a été une enfant malade régulièrement opérée à cœur ouvert. Elle est aujourd’hui bénévole au sein de L’ENVOL.

Elle avait huit ans quand L’ENVOL lui a permis de se faire des amis et de trouver confiance en elle au cours de vacances inoubliables. À l’occasion du 20e anniversaire de l’association, cette bénévole pas comme les autres raconte son parcours et sa mission de bénévole aujourd’hui. Une histoire de cœur, tout simplement.

1991 : naissance avec sept malformations cardiaques qui l’obligent à subir régulièrement des opérations à cœur ouvert
2000 : premier séjour à L’ENVOL
2006 : transplantation cardiaque
2014 : premier séjour à L’ENVOL en tant que bénévole
2017 : études en école d’infirmière à Versailles après un master de droit

Comment avez-vous connu L’ENVOL ?

J’avais 10 ans. J’étais atteint d’un lymphome. Je venais de quitter une chambre stérile à l’hôpital Robert Debré pour un centre de Pédiatrie et de Rééducation dans les Yvelines. Là-bas, des enfants qui étaient déjà partis avec l’association se passaient les cassettes vidéo de L’ENVOL. Parfois, nous étions jusqu’à une vingtaine de gosses à regarder les images de leurs vacances avec l’association. Ces séances m’ont donné envie d’aller à L’ENVOL. Après des mois passés dans une chambre d’hôpital en aplasie, sans voir le jour et sans scolarité, mes premières vacances à L’ENVOL ont été une libération. A partir de ce moment, je n’ai jamais loupé une session. Quand j’ai eu 18 ans, je ne pouvais plus aller à L’ENVOL en tant que jeune accueilli. Du coup, j’y suis revenu en tant qu’animateur danse et avec mes groupes de danse hip-hop The Answer (Paris) et Otam (Poitiers).

Quels sont vos plus beaux souvenirs à L’ENVOL en tant qu’enfant ?

Le quad, la montgolfière… Il y en a tant ! Mon plus beau souvenir est sans doute mon baptême de l’air. Pour les jeunes qui n’étaient jamais montés dans un avion, faire son baptême de l’air dans un petit avion implique qu’on ressent des sensations dix fois plus puissantes que dans un avion de ligne. C’était vraiment que du bonheur, de voir tout le monde sourire ! J’ai aussi un très bon souvenir des animations « cabaret ». Les enfants montent sur scène pour prouver que la maladie ne les empêche pas d’avoir du talent. Danse, chant, arts martiaux, jonglage, théâtre… A chaque cabaret, on a des surprises !

Avez-vous des contacts réguliers avec des personnes de L’ENVOL ?

Je garde contact avec pas mal de personnes de mon âge et des animatrices. Je sais que certains sont mariés, ont des enfants, travaillent… Chacun mène sa petite vie. Je viens de manger avec une amie que j’ai connue toute petite à L’ENVOL. J’ai appris qu’elle allait avoir un enfant malgré son diabète. C’est un message magnifique d’espoir et de courage.

Avez-vous des valeurs qui vous viennent de L’ENVOL ?

Bien sûr ! Toujours garder espoir, ne jamais abandonner ! Et surtout, les valeurs de partage, d’amour, de fraternité. Je me souviens très bien que quand un grand frère descendait dire « bonne nuit » à son petit frère à L’ENVOL, toute notre bande l’accompagnait. Son petit frère était devenu « notre » petit frère. L’ENVOL est une grande maison habitée par quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs et pas chez soi. Les mots ne suffisent pas à décrire ce que j’y ai vécu. Ce n’était que du positif. Je conseille à tous les parents de laisser leurs enfants goûter au moins une fois à L’ENVOL et au bonheur d’oublier la maladie.

Que vous a apporté L’ENVOL ?

L’ENVOL m’a apporté une vision moins pessimiste de la vie. Quand on est malade, on se demande « Pourquoi ça m’arrive à moi ? »… On en veut à tout le monde. Puis on comprend que ce n’est de la faute de personne, qu’on n’y peut rien et qu’il faut avancer autrement. Je pense presque tous les jours à L’ENVOL. L’association m’a aidé à me construire et à devenir l’homme que je suis aujourd’hui. Je suis très engagé dans mes études pour devenir avocat et aussi dans la vie associative ! Je suis trésorier d’une association de danse qui fait beaucoup de spectacles auprès des IME. C’est une manière de donner un peu de ce que j’ai reçu de L’ENVOL. Plus tard, j’aimerais assister des associations en tant qu’avocat.

Qu’avez-vous envie de dire à des parents qui s’apprêtent à confier leur enfant à L’ENVOL ?

L’encadrement de L’ENVOL n’est pas un encadrement de centre de vacances lambda ! Le personnel est très conscient qu’il travaille avec des enfants malades. Il y a une infirmerie entièrement équipée dans chaque site d’accueil. Un médecin et deux infirmières sont présents sur le site 24h/24. Leur supervision aide les enfants atteints de cancer ou de maladies chroniques à oublier leur maladie, à s’amuser, à reconstruire leur confiance en eux. Cette attention de tous les instants est aussi efficace que discrète. Quand j’étais un enfant de L’ENVOL, il m’est arrivé bien souvent d’oublier tout à fait ma maladie.
« Sur la photo, j’ai l’air contente. Je suis la toute petite fille à droite. Nous sommes en 2000 et L’ENVOL organise un séjour au château d’Echouboulains. Pour une fois, je ne me cache pas face à l’objectif. Je suis souriante. J’ai passé un après-midi dont je me souviens encore dans les moindres détails aujourd’hui. Nous avons peint un mur extérieur proche de la salle d’arts plastiques.
Il faisait beau. La petite fille malade que j’étais venait de réaliser que tout pouvait devenir possible à L’ENVOL, même mettre ses mains dans la peinture ! »